Argentan. Metteuse en scène, elle dédramatise

Clotilde Labbé dirige la compagnie Passerelles théâtre depuis 2011. Comédienne, metteuse en scène, autrice, elle monte un spectacle sur les violences physiques et sexuelles.

De ses propres fêlures, Clotilde Labbé ne laisse rien paraître. La comédienne, originaire de région parisienne, semble de ces femmes que rien n’arrête. Son premier spectacle, elle l’a monté à 25 ans. Arrivée dans l’Orne en 2008, elle fondera sa compagnie, Passerelles théâtre, trois ans plus tard.

« Quand j’ai commencé en tant que metteuse en scène, il y a vingt ans, nous n’étions vraiment pas nombreuses, confirme l’artiste. Aujourd’hui la présence des femmes s’accroît mais ça reste compliqué. »

Elle décrit des moyens de production réduits, des regards pesants, défiants, qu’ils soient masculins ou féminins. Et une forme d’autocensure, peut-être. « Personnellement, à aucun moment je ne me suis demandé : est-ce que ça va être plus difficile pour moi parce que je suis une femme ? réfléchit Clotilde Labbé. Bien sûr, j’ai eu des expériences fâcheuses, mais sur le coup, je n’ai pas mis ça sur le dos du sexisme. »

« Tétanie », un nouveau spectacle sur l’égalité entre les sexes

Avec le recul, elle constate : « Je me suis battue pour monter ma compagnie et maintenant, je me sens plus forte ; c’est aussi à nous toutes de casser nos propres représentations. »

Elle assume : « Je suis maman de deux enfants et oui, quand on est cheffe d’entreprise on travaille beaucoup et se pose la question de l’organisation parce qu’on a envie d’être une bonne mère. Mais c’est une question qui doit se poser aussi aux papas, non ? »

Elle témoignera ce mardi 27 novembre pour dire que « le principal, c’est d’être heureuse et que, dans cette optique, s’éclater dans sa vie professionnelle, c’est important. » Alors non, être une femme avec des responsabilités, « ce n’est pas grave, en fait c’est super de se lancer. »

Clotilde Labbé vient d’écrire un nouveau spectacle  Tétanie, que répète assidûment sa compagnie. Il parlera de l’égalité entre les femmes et les hommes. À travers le prisme des violences physiques et sexuelles.

Marie LENGLET.

 

 

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