Des comédiens amateurs montent sur scène

Mardi, dix novices ont expérimenté la scène théâtrale via la compagnie Passerelle. Ils ont créé un spectacle exprimant leur vision de la société dans laquelle ils cherchent leur place.

Des scènes de la vie quotidienne mises en mots et en actions pour suggérer avec subtilité les affres qu’elles peuvent provoquer pour ceux qui les affrontent et les subissent, au gré de leurs ressentis et de leurs différences. Entre harcèlement, racket, isolement, solitude, injustice, bêtise, interfaces liées aux écrans de toutes sortes, intolérance et exclusion, les comédiens d’un soir ont su, « parfois en improvisant », poser des répliques touchantes, émouvantes ou comiques pour dire leur quotidien complexe et poser au public la question qui les taraude. Où est l’amour là-dedans ?

Leur jeu était juste et leurs répliques vives et drôles, tout droit sorties de situations traumatisantes ou détestables, par touches habilement suggérées, dans une mise en scène brute et sans décor, accompagné par Samuel Desfontaines et Clotilde Labbé, de la compagnie Passerelles théâtre, dans le cadre de Théâtre en action, à l’initiative de cette performance.

Un défi réussi pour Eva, Magali, Caroline, Marina, Audrey, Marie-Claire, Jérôme, Alexandre et Sophie ! C’est grâce à l’action, engagée par Passerelle auprès de bénéficiaires RSA, jeunes et habitants de quartiers prioritaires, qu’ils ont pu relever ce challenge incroyable, monter sur scène lors de deux représentations.

« Surmontant leur frousse », ils ont bénéficié de l’opportunité offerte par la compagnie qui propose « d’ouvrir au monde du théâtre des personnes qui en sont éloignées, dans un souci d’échanges et d’accessibilité, de circulation entre les actions culturelles et la création artistique », mais aussi « d’exigence », avec une approche attentive de la relation au public, « portant ses fruits sur l’intime des individus citoyens », souligne Clotilde Labbé.

Au sortir de la représentation, le public frissonnait, conquis par la simplicité et la force de cette pièce et par le chant final L’Envie d’aimer, de Daniel Lévi.

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