Ils montent sur les planches. Lundi 21 octobre 2024, avait lieu à Flers (Orne) le cinquième atelier de Théâtre en action, un dispositif de la compagnie Passerelles théâtre qui a pour but de faire découvrir le théâtre aux personnes éloignées de l’emploi. Les participants se sont lancés dans l’écriture du spectacle qu’ils présenteront en décembre.

L’ambiance est studieuse au sein de la petite salle de la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Flers (Orne). Ponctuée de silences et d’éclats de rire. Samuel Desfontaines, comédien et metteur en scène, lit les dernières répliques consignées sur son ordinateur, avant de se tourner vers les cinq apprentis dramaturges qui l’entourent : « Qu’est-ce qu’il pourrait y avoir d’autres ? »

Lundi 21 octobre 2024, avait lieu le cinquième atelier de Théâtre en action, un dispositif de la compagnie Passerelles théâtre, basée à Argentan, qui a pour but de faire découvrir le théâtre aux personnes éloignées de l’emploi, bénéficiaires du RSA, jeunes ou habitants de quartiers prioritaires.

Depuis deux semaines, les participants se sont attaqués à l’écriture du spectacle qu’ils présenteront, jeudi 19 décembre, à la salle Madeleine-Louaintier.

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« Je suis bien, je donne des idées »

Son thème ? « Noël. » Son format ? Des petites saynètes « qui n’ont rien à voir entre elles », précise Samuel Desfontaines, qui anime les ateliers. Après un temps d’improvisation lundi, les cinq participants planchent sur l’écriture de l’une d’entre elles.

« Elle se passe en 2074, explique Samuel Desfontaines. Il y a une pandémie, le Morvid 72. ça fait deux ans qu’ils sont en confinement, mais, à Noël, le gouvernement a dit qu’ils pouvaient se retrouver. » Parmi les personnages, un « humanoïde », sorte de majordome, qui « commence à dérailler ». On n’en dévoilera pas plus.

« J’aime beaucoup tout ce qui a trait à Noël. Je suis contente », sourit Pascaline Lehec. L’habitante d’Athis-Val-de-Rouvre, âgée de 36 ans, a suggéré ce thème pour la représentation qui aura lieu « à une semaine » des festivités.

C’est son conseiller Pôle emploi qui lui a parlé de Théâtre en action. « Je suis un peu timide et réservée. Il m’a dit que ça ne pouvait être que bénéfique. » Lors des premiers ateliers, « c’était un peu stressant, parce qu’on ne connaissait personne et que l’on faisait des exercices devant tout le monde ».

Le temps de prendre ses marques, aujourd’hui, « ça va mieux. Je suis bien, je donne des idées, je parle assez facilement. »

« On se lâche un peu plus »

Pascaline Lehec fait remarquer qu’au lieu d’« apprendre un texte qui existe déjà, nous choisissons avec nos mots. C’est plus facile pour retenir. » Elle espère, à l’issue des ateliers, « être plus à l’aise quand je parle avec les autres, être moins stressée ».

Franck Pichard, âgé de 54 ans et habitué des planches, car dans un autre groupe de théâtre, se sent, lui, « à l’aise, parce que j’en fais souvent ».

De son côté, Benoit Riffi observe, qu’au fur et à mesure des ateliers, « ça nous a désinhibés de notre timidité entre nous. On se lâche un peu plus. » Le Flérien, âgé de 58 ans, ajoute : « Je sais que je suis timide, je me donne des défis, je me pousse un peu. »

Il dit adorer la construction du spectacle, « partager des idées et les nourrir, essayer d’innover ». Et apprécie « faire du hors normes par rapport à Noël à travers le spectacle », à l’inverse des films de Noël, tous beaux tous roses. Il pense par la suite s’inscrire au théâtre à la maison d’activités Émile-Halbout.

« La phase d’écriture, c’est un peu plus compliqué. Il faut avoir les idées. C’est important que ça vienne d’eux. Je les guide un peu » , conclut Samuel Desfontaines.

Ouest-France , Laure Besnier, 29 octobre 2024

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