« Je laisse tous mes problèmes à la maison » éloignés de l’emploi, ils vont monter sur scène à Flers.
lls montent sur les planches. Lundi 18 novembre 2024, les participants de Théâtre en action, un dispositif de la compagnie Passerelles théâtre, qui a pour but de faire découvrir le théâtre aux personnes éloignées de l’emploi, ont fait un bilan d’étape à un mois du jour du spectacle.

Il y a un peu plus d’un mois, le 23 septembre 2024 précisément, les six participants du dispositif de Théâtre en action (un dispositif de la compagnie Passerelles théâtre, qui a pour but de faire découvrir le théâtre aux personnes éloignées de l’emploi, bénéficiaires du RSA, jeunes ou habitants de quartiers prioritaires) franchissaient les portes de la maison d’activité Émile-Halbout. Lundi 18 novembre 2024, un bilan intermédiaire s’imposait à Flers, dans l’Orne.

« Avant les ateliers, j’étais en dépression »

Clothilde Labbé, directrice de la compagnie de théâtre, est venue à la rencontre des apprentis comédiens et a croisé deux visages qu’elle connaissait. Franck Pichard, 54 ans, avait déjà participé à une action similaire en faveur des habitants des quartiers prioritaires de la Ville, il y a une dizaine d’années. Depuis, il n’a jamais lâché le théâtre. Tous les jeudis, ils jouent lors d’ateliers, en plus de ceux proposés dans le cadre de Théâtre en action. « Je suis à fond là-dedans. J’adore ça. Pour ce dispositif, c’est mon assistance sociale qui m’en a parlé », explique celui qui est aussi impliqué dans le conseil citoyen de quartiers et bénévole pour les Restos du cœur.

Lors du tour de table, chacun décrit ce qu’il ressent depuis qu’il participe à ces ateliers. « Je me suis lancé parce qu’on fait tout de A à Z. Avant les ateliers, j’étais en dépression. Mais quand je fais du bénévolat ou que je viens ici, je laisse tous mes problèmes à la maison. On rigole beaucoup, ça fait beaucoup de bien. Puis, j’ai repris mes activités artistiques, la musique, la customisation de jouets, que j’avais délaissés », se réjouit Benoit Riffi.

Quatre saynètes sur le thème de Noël

Par la suite, il aimerait continuer le théâtre et rejoindre les ateliers où joue Franck Pichard et continuer à faire du bénévolat. Pascaline Lehec a été orienté par France travail (ex-Pôle emploi), afin de retrouver confiance en elle : « Au début, c’était stressant. Je pensais qu’on allait devoir apprendre des pièces comme Roméo et Juliette, mais en fait on écrit nous-même. C’est plus simple et on rigole bien. Je pense que ça va m’aider à retrouver un emploi. » Clothilde Labbé rassure les participants et espère qu’ils iront jusqu’au spectacle. « Ça montre que vous êtes créatifs, que vous avez plein d’idée. On croise les doigts pour le travail, mais, dans l’idéal, après la représentation. »

Quasiment à mi-parcours, les six comédiens en herbe sont actuellement en phase d’apprentissage du texte qu’ils ont écrit eux-mêmes sur le thème de Noël. Samuel Desfontaines, comédien et metteur en scène, les accompagne dans ces trois saynètes déjà écrites. Une quatrième devrait s’y ajouter avec de l’improvisation et des effets sonores. Cette dernière scène pourrait voir le jour en mélangeant deux talents, celui de Benoit Rifi, qui compose des musiques électroniques, et celui de Gwendoline, qui à déjà participé à ce dispositif à Caen en 2019. « Je me souviens, tu avais chanté l’Hymne de nos campagnes. Tu vas chanter à nouveau ? », lui demande Clothilde Labbé. Pour l’heure, tous tirent un bilan positif et ont qu’un seul objectif en ligne de mire : le 19 décembre 2024, jour du spectacle à la salle Madeleine-Louaintier. Mais avant cela, ils penchent sur le nom du spectacle, après avoir sélectionné l’affiche.

Article Ouest France 19 novembre 24 Maxime Arnoult

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