Ce spectacle ne pourra plus être joué avant février 2016.
La production du spectacle qui se joue actuellement au Théâtre Antoine à Paris en détient l’exclusivité. 
Voici donc une lettre ouverte au directeur de JMD production : Jean Marc DUMONTET

Monsieur Le Directeur,

Nous sommes une petite compagnie émergente de la région Basse Normandie, de Neuvy Au Houlme plus précisément mais j’imagine bien que vous ne connaissez pas ce petit village… Nous tentons actuellement de travailler dans la région de notre art : le théâtre.

Un projet nous tenait vraiment à cœur : jouer « Inconnu à cette adresse » et aller dans les lycées et dans les petites salles de la région pour pouvoir amener la culture en milieu rural et auprès du plus grand nombre.

Vous nous avez accordé, ainsi que les ayants droit de Kressmann Taylor et les éditions autrement, dans votre grande bonté,  de présenter cette pièce 2 fois à Caen au mois de novembre 12, quelle générosité. Nous apprenons aujourd’hui, que les droits vous sont cédés en exclusivité jusqu’en janvier 2016…

Je vous écris pour vous poser quelques questions simples :

Pensez-vous réellement que nous allons faire concurrence à tous ces grands noms qui figurent à l’affiche de votre spectacle à Paris ?

Pensez-vous que ces mêmes grands noms viendront jouer dans des salles polyvalentes de lycées agricoles et dans les communes de moins de 10 000 habitants?

Combien représentent les recettes de ce spectacle qui se jouent quasiment à guichet fermé tous les soirs par rapport au prix que nous pensons pouvoir vendre ce spectacle en province?

Pensez-vous que cela est loyal de priver des compagnies françaises du droit de créer pour des raisons qui me semblent confuses ? Mise à part l’argent et le monopole ?

Ne pensez-vous pas qu’un texte aussi fort et important pour la mémoire de tous, doit être joué le plus possible pour prévenir de la monter des extrémismes dans notre pays ?

Je ne comprends pas pourquoi vous bloquer les droits encore à notre époque, et le droit à la concurrence …? Que craignez-vous de nous?

Notre spectacle

Avec Martin : Eric AMARA, Max : Samuel DESFONTAINES, Mise en scène : Clotilde LABBÉ, Production : Cie Passerelles-Théâtre. Extraits de Inconnu à cette adresse de Taylor Kressmann, traduction par Michèle Lévy-Bram © Autrement, 1999.

Samuel Desfontaines, comédien, porteur de projet.

Après des expériences professionnelles diverses, Samuel DESFONTAINES décide de devenir comédien à l’âge de 28 ans. Il démarre par une formation au sein des cours Florent (2002-2005) où il apprend les bases du jeu d’acteur. Très vite, il fait parti de projets en tant que comédien au sein de la compagnie FILIGRANA et avec ses partenaires des cours Florent. Il interprète notamment Roberto Zucco de BM KOLTES et Obéron dans Le songe d’une nuit d’été de William SHAKESPEARE.

Polyvalent, il interprète tous types de rôles de la comédie à la tragédie, du théâtre au cinéma, dans lesquels il développe son talent.
De retour en Normandie, région de son enfance, il est sollicité sur plusieurs projets en tant que comédien et participe au développement des nouvelles activités au sein de Passerelles-Théâtre.

La naissance du projet

Fabien HECK, ancien comédien, rencontre Samuel DESFONTAINES et lui propose, ainsi qu’à Eric AMARA, de jouer le texte « Inconnu à cette adresse » de Kressmann TAYLOR. Il suggère de présenter ce texte aux lycéens dans le cadre de leur programme d’histoire et de littérature. Ce texte, qui décrit la rupture d’une grande amitié entre deux personnes très proches, à cause de l’endoctrinement qui a fait le malheur de l’Europe (le nazisme) a bouleversé le comédien. Il a voulu le défendre et sensibiliser les élèves de façon concrète à cette folie meurtrière. Après plusieurs lectures avec Eric AMARA, Samuel DESFONTAINES trouve que le thème du texte est universel et décrit très justement les ravages de l’endoctrinement en général. Il souhaite, par ce spectacle, sensibiliser les élèves, à cette problématique.

Fabien HEC ne pouvant porter se projet, Samuel DESFONTAINES décide de le mener à bien avec l ‘aide de Clotilde LABBE, Metteure de Passerelles-Théâtre création.

Spectacle accueillit en résidence à la MJC de Flers en 2011.

L’approche artistique

Les deux personnages se parlent, par lettres interposées. Pour cette mise en scène nous avons pris le parti de la sobriété et du dépouillement. Ils se parlent, se regardent, échangent leur texte et leurs émotions directement, comme si la distance et la forme des lettres n’étaient qu’une limite à leur distorsion. L’amitié cordiale, enjouée et rieuse du début se tend au fil des lettres. Cette tension crispe les corps et se transforme progressivement en brutalité retenue par la distance qui les sépare. Les lumières et le dépouillement, accompagnent leur déclin et souligne la violence tissant sa toile sur leur amitié. Le public sera comme un personnage qui est le témoin silencieux de ce drame.

L’auteur, Kressmann TAYLOR


Née en 1903 à Portland (Oregon), Kathrine Kressmann Taylor est issue d’origine allemande. Elle suit des études de lettres et de journalisme, puis travaille dans le domaine de la publicité. C’est en 1938 qu’elle publie, sous le pseudonyme Kressmann TAYLOR, son premier roman, Inconnu à cette adresse. Celui-ci connaît un grand retentissement. Ce succès lui permet de vivre de sa plume. Première femme nommée professeur titulaire à l’universalité de Gettysburg (Pennsylvanie), elle a également enseigné l’écriture romanesque, le journalisme et la littérature anglaise. Elle décède en 1997.

L’histoire

Max, juif américain, partage une galerie d’art à San Francisco aux Etats-Unis avec son ami de toujours Martin, un allemand immigré aux Etats-Unis depuis la première guerre mondial. Celui-ci décide de retourner en Allemagne avec ce deux fils et sa femme en 1932. A partir de là, les deux amis correspondent régulièrement par lettre.
Au fils de l’histoire, les rapports se dégradent. A la même vitesse que la montée du nazisme, leurs lettres témoignent de la dégradation de leur relation, leur grande amitié s’étiole tragiquement comme peau de chagrin.

Extraits

Le 1er Août 1933, San Francisco, Californie, USA
«Mon cher Martin,
Je confie cette missive à Jimmy LEDERER, qui doit brièvement séjourner à Munich lors de ses vacances européennes. Je ne trouve plus de repos après la lettre que tu m’as envoyée. Elle te ressemble si peu, que je ne peux attribuer son contenu qu’à ta peur de la censure. L’homme que j’ai aimé comme un frère, dont le cœur a toujours débordé d’affection et d’amitié, ne peut pas s’associer, même passivement, au massacre de gens innocents. Je garde confiance en toi, et je prie pour que mon hypothèse soit la bonne ; il te suffit de me le confirmer par lettre par un simple « OUI » à l’exclusion de tout autre commentaire qui serait dangereux pour toi.

Le 18 août 1933
DEUTSH-VELKISHE BANK UND
HANDELSGELLSHAFT MUNICH, ALLEMAGNE.
« Cher Max,
On m’a remis ta lettre. La réponse est « Non ». Tu es un sentimental. Tu ignores que les hommes ne sont pas tous faits sur le même modèle que toi. »

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