Des personnages terriblement humains confrontés à la difficulté d’être parents se succèdent autour de nous. Des situations uniques et pourtant universelles se jouent. Les difficultés de communication révèlent souvent une grande solitude et une grande fragilité mais l’amour filial est là, à fleur de peau
Avec : Marie-Laure BAUDAIN, Etienne BRIAND, Laura DEFORGE, Samuel DESFONTAINES, Olivier DUPUY, Joanne GENINI
Mise en scène Clotilde LABBÉ, Conception lumière T. Tukudiau Tadzio, assistante chorégraphe Sophie DISTEFANO
Le propos
Des personnages terriblement humains confrontés à la difficulté d’être parents se succèdent autour de nous. Des situations uniques et pourtant universelles se jouent. Les difficultés de communication révèlent souvent une grande solitude et une grande fragilité mais l’amour filial est là, à fleur de peau
Treize ans après sa création par Joël Pommerat à Caen à partir de témoignages recueillis dans le Calvados, Cet enfant revient en Normandie grâce à Passerelles-théâtre une compagnie implantée dans la région qui prolonge le projet initial en impliquant des habitants au fur et à mesure de ses représentations. Le projet de Pommerat avait été initié par la Caisse d’Allocations Familiales du Calvados avec pour objectif d’interroger la parentalité au cœur de son action, 13 ans plus tard, elle soutient Passerelles-théâtre pour que la force de ce texte, qui a depuis fait le tour du monde, reviennent bousculer (avec tendresse) celles et ceux qui l’ont fait naître
Note d’intention :
Des histoires du réel sans réalisme.
Dans cette mise en scène, Clotilde LABBE interroge les rapports complexes du monde social et de la sphère familiale en déplaçant les repères du théâtre, des acteurs et des spectateurs. L’humanité et l’universalité du propos, bouleverseront les idées que l’on peut se faire du modèle idéal de la famille.
Aujourd’hui, nous devons être parfaits, des parents, des enfants, des employés, des hommes et des femmes idéaux. Dans la salle, une part de réel est là, un tableau très riche en complexités et en diversité, une vie qui n’est pas idéale, qui est loin de la perfection qui nous tend. Face à nous une réalité qui bouleverse, qui interroge, qui fait réagir. Des personnages qui sont ancrés dans une réalité universelle : tout n’est pas noir ou blanc, le jugement nous jette les uns contre les autres et la relation parents/ enfants est constamment remise en question par nos vies et nos parcours.
Dans une très grande simplicité d’écriture et dans un souci de toucher directement les gens, le texte est simple, nu, brut, mais extrêmement juste. Il nous embarque dans une réalité concrète où les personnages ne jouent pas, ils vivent le temps présent, la réalité qui les assaille.
Afin de toucher le plus simplement possible les spectateurs, le code de jeu est extrêmement direct. Les comédiens sont des passeurs de paroles et d’émotions. En lien avec les spectateurs, dans le même espace scénique, les comédiens sont parmi eux. Les personnages viennent leur parler très simplement et très directement. Aucun décor et des lumières très simples, intensifient une proximité avec les personnages et leurs histoires.
Nous faisons partie d’un tout, l’universalité du propos est soulignée par cette proximité. Nous pouvons tous vivre ses histoires singulières mais universelles. Chaque personnage est là, tout près de nous et nous interroge sur nos propres vies, nos histoires et nos représentations.
« J’ai pensé à quelqu’un, un peu écrasé dans son silence, sa solitude, par notre « meilleur des mondes », finissant par ne plus se croire un membre à part entière de la société des hommes, sa réalité de parent et son histoire familiale correspondant si peu à ces modèles idéaux qui servent très souvent de référence aujourd’hui … la mère idéale, le père idéal, l’enfant idéal, la famille idéale, toutes les vertus sublimes et les bons sentiments allant avec et qu’on risque finalement tous de prendre à un moment ou à un autre pour la réalité » Joël Pommerat
IMPLIQUER LE PUBLIC
Dispositif scénique :
Le 4ème mur est effacé. Les comédiens parlent directement au public et peuvent jouer dans toute la salle. Il n’y a plus de limite entre l’espace de jeu et la salle. Tout le monde est au même niveau. Des acteurs parlent de leurs chaises, d’autres sur les côtés, au milieu de l’espace ou encore derrière. Certains « spectateurs » vont se lever et se déplacer dans l’espace avec les comédiens.
Par ce dispositif, est restitué le projet original tel que le ressent Clotilde Labbé : des personnes qui parlent à d’autres personnes pour faire entendre leurs histoires à tous
« Pour aller plus loin, J’invite des habitants de chaque ville à participer au spectacle. Par leurs présences sur scène et leur implication dans la création, je donne corps à des anonymes qui ont donné leurs histoires, leurs paroles. Ils sont présents avec les comédiens sur scène. Je souligne ainsi l’universalité mais aussi l’humanité du propos, en touchant chacun dans son histoire et en permettant aux spectateurs de se projeter, de se sentir présents et impliqués »
Les histoires décrites, relayées par les comédiens et les interventions des habitants invitent les spectateurs à se sentir proches des acteurs, qu’ils font partie d’un tout et que ces histoires peuvent être les leurs.
Dans chaque ville qui accueille le spectacle, l’équipe vient en résidence durant une semaine. Elle invite les habitants qui le souhaitent à participer aux répétitions et à prendre part activement à cette expérience artistique. Ce groupe intervient aux côtés des comédiens durant le spectacle le jour de la représentation.
*Ce spectacle a été créé grâce au soutien de : le Conseil Régional Basse Normandie, La caisse des dépôts et des consignations, le Conseil Général de l’Orne, la CAF de l’Orne, les villes d’Alençon, Flers et Argentan, le théâtre de la Renaissance de Mondeville
L’équipe
CLOTILDE LABBÉ, METTEURE EN SCÈNE
Après une formation avec Stanislas NORDEY, Joël POMMERAT, Antoine CAUBET, Marcella Obregón (clown), et Abbes ZAHMANI et à l’école Claude Mathieu. Elle choisit la mise en scène et se lance dans le monde du théâtre. Elle crée des spectacles (tels que « Roberto ZUCCO » de B.M Koltès, « Le songe d’une nuit d’été » de W. Shakespeare, ou « Viens dans mes bras » d’après « dans ces bras là » de Camille Laurence dans des lieux tels que « Gare au théâtre ») à Vitry sur Seine (92). Elle continue de se former en participant à des projets en tant que comédienne et danseuse avec la compagnie « A fleur de peau », la compagnie « les semeurs » d’Isabelle ESPOSITO, Carina BONAN (Clown) et Ludovic POUZERATE (auteur, metteur en scène)
Au cour de la saison 2016/17 elle suit une formation aux côtés de Philippe Calvario sur Paris.
Arrivée en Normandie, elle crée « Inconnu à cette adresse » de Catherine Kressman TAYLOR, « L’homme à la peau violette et autres hsitoires » de Victor Guilbert et « Cet enfant de Joël POMMERAT »
Olivier DUPUY
Comédien
Investit essentiellement les écritures contemporaines non sans l’expérience du répertoire théâtral de Shakespeare à Pirandello. Il interprète notamment Heiner Müller, Pier Paolo Pasolini, Armando Llamas, Didier-Georges Gabily, Ad de Bont, Magnus Dahlström, Laurent Gaudé ou encore Falk Richter, dans les mises en scène de Stanislas Nordey avec lequel il travaille de 1993 à 2012 au Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis, au Théâtre national de Bretagne, au Théâtre national de la Colline et au Théâtre Nanterre-Amandiers où il est artiste permanent pendant trois ans. Il joue également sous la direction de Jean-Pierre Vincent, Marc Debono, Pierre Gavary, Laurent Sauvage, Michel Simonot, Guillaume Doucet, Blandine Savetier et Thierry Roisin, Clotilde Labbé. Il est assistant à la mise en scène aux côtés d’Ivica Buljan, de Stanislas Nordey et de Laurent Fichet. Il joue aussi pour des opéras sous la direction de Claude Régy à l’Opéra Bastille et sous la direction de Stanislas Nordey au Théâtre du Châtelet et au Festival d’Aix-en-Provence
SAMUEL DESFONTAINES
Comédien
Samuel Desfontaines, Cet enfant Joël Pommerat Hérouville 30 sept 16 Photo Emilie SFEZAprès des expériences professionnelles diverses, Samuel DESFONTAINES décide de devenir comédien à l’âge de 28 ans. Il démarre par une formation au sein des cours Florent (2002-2005) où il apprend les bases du jeu d’acteur. Très vite, il fait partie de projets en tant que comédien au sein de la compagnie FILIGRANA dirigée par Clotilde LABBE et avec ses partenaires des cours Florent. Il interprète notamment « Roberto ZUCCO » de B.M. Koltès et Obéron dans « Le songe d’une nuit d’été » de William SHAKESPEARE. Polyvalent, il interprète tous types de rôles de la comédie à la tragédie, du théâtre au cinéma, dans lesquels il développe son talent. De retour en Normandie, région de son enfance, il est sollicité sur plusieurs projets en tant que comédien et participe au développement de nouvelles activités au sein de la compagnie Passerelles-Théâtre. Il joue dans « Cet enfant » de Joël POMMERAT, « Inconnu à cette adresse » de Katherine Kressman TAYLOR et « l’homme à la peau violette et autres histoires » de Victor GUILBERT. Il se forme également au clown et au Cabaret avec Marie Laure BAUDAIN et Amélie CLEMENT de la compagnie Actéa. Il est également comédien sur la prochaine création de la compagnie Passerelles-Théâtre « F#H ? »
En 2016, il participe à un atelier de recherche avec Joël Pommerat autour de sa prochaine création à l’ENSAT de Lyon.
LAURA DEFORGE
Comédienne
Laura Deforge est issue du cursus de formation professionnelle du comédien d’Actea. Elle y a exploré les grands repères de la pratique de l’acteur, l’improvisation collective, le système stanislavskien, le corps poétique de Jacques Lecoq, la biomécanique de Meyerhold… Durant sa formation, elle a notamment travaillé avec Serge Tranvouez, François Lazzaro, Sophie Quénon, Paul Chiributa, Vincent Poirier, Marc Frémond, Philippe Muller, Hala Ghosn, Darko Japelj Clotilde Labbé et Amélie Clément. En 2013, à la suite du laboratoire des clowns mené par Olivier Lopez et Marie-Laure Baudain, elle rejoint la compagnie actéa à la sortie de sa formation pour le spectacle Les Clownesses et continue l’aventure en préparant la suite du travail, Bienvenue en Corée du Nord (création 2016). Avec la compagnie actéa, elle travaille également sur un work in progress autour de La Farce de Maître Pathelin, et continue d’explorer le travail sur l’alexandrin avec Le Dépit Amoureux (2015). Elle est aussi comédienne dans le spectacle Cet enfant de Joël Pommerat, mise en scène de Clotilde Labbé (Passerelles Théâtre), actuellement en tournée.
Marie-Laure Baudain,
comédienne
Marie-Laure Baudain travaille comme comédienne pour le théâtre avec des metteurs en scène comme Armel Roussel, Serge Tranvouez, Guy Delamotte ou plus récemment avec Clotilde Labbé (Cet enfant de J. Pommerat, en tournée et F/H, en création).
En 2004, elle approche le clown avec le spectacle La Belle Echappée (belle), une création de gestuelle clownesque, mise en scène par Olivier Lopez. Elle suit en 2008 une formation longue autour du clown au Centre National des Arts du Cirque. Elle crée son personnage et solo de clownesse Pauline Couic en 2011 au Prato, avec Olivier Lopez et sous la complicité de Gilles Defacque (une cinquantaine de dates en France), puis Pierre et le Loup… Insolite avec l’Orchestre de Basse-Normandie en 2013. En 2015, elle travaille également avec Actea sur un work in progress autour de La Farce de Maître Pathelin et proposera tout l’hiver Néandertal Show dans le cadre de l’exposition organisée par le Musée de Normandie, Dans les pas de Néandertal. Elle fait partie de la suite du projet Les Clownesses, Bienvenue en Corée du Nord (création 2016). La clownesse Pauline Couic participe au festival Clowns in progress au sein de la Caravane itinérante.
Marie-Laure Baudain est aussi pédagogue ; elle mène divers stages de clowns dans des centres de formation, des écoles et conservatoires (Caen, Lille, Rouen, Alençon) et travaille également avec des comédiens-amateurs (stages de création, ateliers hebdomadaires).
Dernièrement, elle mène un travail de mise en scène : assistante de Gilles Defacque sur Soirée de gala (2013) et metteuse en scène de Petits Désastres et autres calamités avec les comédiens-stagiaires de l’Actea et du solo de clownesse L’insensé louvoiement de la bête (cie Lonely Girls, en création).
ETIENNE BRIAND
Comédien
Suite à des études d’Arts du Spectacle à l’Université de Rennes, Etienne Briand fait plusieurs stages au Théâtre National de Bretagne, avant d’intégrer la formation du comédien professionnel de l’ACTEA à Caen. Il s’inscrit parallèlement au Conservatoire à rayonnement régional de Caen, où il obtient son Diplôme d’Études Musicales en trombone. Il participe à différentes créations à la Scène Nationale d’Evreux, et intègre son équipe pédagogique.
Depuis 2012 il est artiste associé à la compagnie Les Ouranies Théâtre. Il travaille actuellement sur la prochaine création (« Les Absolus ») Il joue sous la direction de Clotilde Labbé depuis 2013.
EXTRAITS
«Une femme enceinte et un jeune-homme. La femme enceinte peut-être huit mois.
Je vais enfin pouvoir me regarder dans la glace / chaque matin je vais trouver la force de me lever. Je vais trouver la force de prendre enfin ma vie à bout de bras / il va me donner de la force cet enfant / je vais montrer aux autres qui je suis/ je vais monter aux autres que je suis pas ce qu’ils croient / je vais montrer à mes parents que je ne suis pas ce qu’ils pensent / je vais montrer à ma mère qu’elle a eu tort de ne pas me faire confiance / mon enfant il va être heureux / ce sera même un enfant plus heureux que la moyenne des enfants ..
« Le père : Depuis que je ne travaille plus je n’arrive plus à me sentir vraiment père comme avant.
La femme : Mais ce n’est pas votre faute monsieur KLAFI si vous ne travaillez plus. Il ne faut pas culpabiliser comme ça. Ça ne sert à rein.
Le père : j’y arrive pas… un homme qui ne gagne pas sa vie par ses propres moyens n’est pas un homme chez moi.
La femme : vous êtes malade
Le fils : C’est son boulot qui l’a fait crever.
La femme (s’adressant au fils) : ton père n’est pas encore mort que je sache. Ne parle pas de ton père comme çà. »
Ce spectacle a pu voir le jour grâce au soutien de l’ACSE, le Conseil Régional Basse Normandie, le Conseil Général de l’Orne, la CAF de l’Orne, la Caisse des dépôts et des consignations, les villes d’Argentan, Flers et Alençon
LE PROPOS, PAR JOËL POMMERAT
Photo : Benjamin Renout / Agence Enguerand sources : www.telerama.fr
« Écrire un spectacle sur le thème de la parentalité inspiré de la parole d’habitants d’une cité (à Hérouville St Clair), le représenter dans les centres sociaux-culturels de l’agglomération de Caen, spectacle devant favoriser un échange de paroles parmi le public…»
Voilà en résumé la commande qui m’a été formulée par Jean-Louis CARDI de la caisse d’Allocations Familiales du Calvados (relayé par Angelina BERFORINI et Patrick BOUTIGNY du CDN de Normandie) il y a quatre ans. J’ai d’abord pensé que ce projet représentait un piège pour un metteur en scène de théâtre. Mes intérêts ne pouvant se concilier avec ceux d’un professionnel du domaine social.
Il m’était impossible de m’engager à répondre à des attentes que j’imaginais nombreuses de la part d’une institution sociale. Parti pour décevoir, j’ai peu à peu compris les intérêts possibles de ce travail : mélanger des individus autour de questions simples sur la société et sur l’existence en général, favoriser la discussion entre personnes d’un même quartier, entre des artistes et un public, mélanger des domaines n’ayant plus l’habitude de se côtoyer : le social, l’artistique.
Sortir des compartiments habituels (ou bien tous les réunir) : la soirée poésie, la réunion de quartier, l’assemblée politique, le groupe de paroles, le pot entre amis. Ramener du concret dans le théâtre. Je suis donc parti à la rencontre des habitants avec lesquels je m’étais engagé à dialoguer sur la question en forme d’abîme : «qu’est-ce qu’être parent aujourd’hui ?» Consacrer dix journées de sa vie à échanger avec des inconnus sur des sujets aussi essentiels que ceux qui touchent à la famille, à son rôle de parent, à sa propre histoire d’enfant, son origine, et ses responsabilités, c’est une expérience vraiment forte. Je ne m’attendais pas à recueillir au cours de ce dialogue avec ce groupe de personnes (exclusivement des mères), une somme de témoignages aussi bouleversants parce que durs.
Je ne m’attendais pas à ce que le désir de parole de ces femmes se révèle à ce point (et si rapidement) une véritable nécessité de parole. Je ne m’attendais pas non plus à ce que la discussion, sans volonté particulière de ma part, s’oriente finalement sur l’histoire difficile de ces mères avec leurs propres origines parentales (alors que le sujet de départ dirigeait normalement la discussion sur leurs rapports de parents avec leurs propres enfants).
A partir de cet échange qui aurait pu déboucher sur des généralités sociales, historiques, économiques, j’ai donc écrit une série de textes sur les rapports entre enfants et parents, entre parents entre eux, en écho à tous ces témoignages reçus (plus qu’en écho, en hommage parfois) mesurant le prix de cette parole à laquelle il m’avait été donné d’avoir accès, ce qu’elle avait de précieux et d’humainement essentiel. Et c’est ainsi que tout naturellement la parole est devenue l’enjeu principal des personnages de ma pièce…
Dans mon écriture je n’ai pratiquement jamais repris directement une histoire qu’on m’avait racontée. Je me suis même inspiré d’une scène d’un autre auteur de théâtre, Edward Bond. Ma façon de rendre compte le plus justement de ces témoignages est passée par une recréation et même une réinvention de la réalité, le théâtre ne pouvant se comparer avec un document télévisuel. Je ne crois pas qu’une représentation théâtrale puisse modifier le cours de l’existence de quelqu’un mais il n’empêche que c’est à l’intention de certains spectateurs en particulier que j’ai écrit et mis en scène ce spectacle (la grande majorité de ces femmes que j’avais rencontré).
J’ai pensé à quelqu’un qui aurait fini par se persuader que le bonheur parental était la norme, qu’il y aurait même quelque chose de honteux à n’avoir pas à rencontrer la perfection en matière de vie, en tant qu’enfant, en tant que parent. J’ai pensé à quelqu’un, un peu écrasé dans son silence, sa solitude, par notre « meilleur des mondes », finissant par ne plus se croire un membre à part entière de la société des hommes, sa réalité de parent et son histoire familiale correspondant si peu à ces modèles idéaux qui servent très souvent de référence aujourd’hui … la mère idéale, le père idéal, l’enfant idéal, la famille idéale, toutes les vertus sublimes et les bons sentiments allant avec et qu’on risque finalement tous de prendre à un moment ou à un autre pour la réalité.
Joël Pommerat