La compagnie Passerelles théâtre propose à des habitants d’Argentan (Orne) de se retrouver autour d’ateliers. Après une période compliquée due à l’épidémie, les retrouvailles se font dans la bonne humeur.

« Prenez le temps, travaillez votre respiration » , souffle doucement la chorégraphe Sophie Distefano. Les mains levées, attentifs à leurs inspirations, la dizaine d’habitants d’Argentan (Orne) et les membres de la compagnie s’appliquent à respecter les consignes.

Depuis lundi dernier, ils ont enfin repris leur projet « Nous citoyens, citoyennes, créons ! » Il s’articule autour de la danse, de la photographie et du théâtre. L’action culturelle est menée par la compagnie Passerelles théâtre à destination des habitants d’Argentan. « L’objectif est de pousser les participants à s’interroger sur leur ville, leur rôle de citoyen. Ce sont pour la plupart des personnes isolées à la recherche de lien social », explique Diane Chevallier, attachée au développement.

« Une période compliquée »

Les exercices se poursuivent dans la salle Guy-de-Maupassant d’Argentan. La musique indienne résonne, les participants se regroupent les uns derrière les autres et réinventent Shiva. Ils y mettent leur énergie, leur sourire, leur plaisir de se retrouver. « Ça fait du bien de reprendre le théâtre », souligne Alain Guiller, qui participe au projet. Une exclamation générale vient l’approuver.

« Un an sans voir personne, c’était vraiment difficile », confie Annie Lenormand. Pourtant, la compagnie a fait ce qu’elle pouvait pour maintenir le contact, mais les ateliers ont dû fermer leurs portes. Chantal Coisel, qui participe aux différentes actions depuis une dizaine d’années, voit dans le groupe le moyen de se changer les idées : « C’était une période compliquée. Ici, on partage, on discute, ça me sort de chez moi. »

Dans l’atelier photo, chacun améliore sa technique et exprime ses idées. |EMILIE SFEZ

Plus que de simples ateliers

Regroupés autour d’un ordinateur, les participants font maintenant le bilan de leur atelier photo. « On a appris des choses. On peut le dire, on se débrouille pas mal ! » s’exclame Claudine Charlot. Un des projets avait notamment pour objectif de tirer le portrait des passants. Un exercice « pas toujours facile », pour Claudine. Se confronter à l’inconnu peut faire peur, mais ils ont tous relevé le défi.

Ensemble, face à ces souvenirs immortalisés, les rires et les anecdotes s’entrecroisent. Le temps des retrouvailles est arrivé, il réchauffe les cœurs.

Romain LELOUTRE, Ouest-France, 29 juin 2021

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