« J’ai retrouvé un petit boulot grâce au théâtre »
Ils montent sur les planches. Jeudi 19 décembre 2024, six comédiens en herbe ont foulé la scène de Madeleine-Louaintier à Flers (Orne). Avant la représentation, ils répétaient en situation réelle. L’occasion d’amorcer un bilan de ces trois mois d’aventure.
« Je suis un peu stressée, j’ai peur d’avoir un blanc, confie Pascaline Lehec, 36 ans, à quelques heures de la représentation. Mais ça va, on ne voit pas trop le public avec la lumière, ça aide. » Jeudi 19 décembre 2024, dans la salle Madeleine-Louaintier de Flers (Orne), six coéquipiers éloignés de l’emploi s’apprêtaient à jouer Lait de poule, gloubi-boulga et Sex pistols, un spectacle de trente minutes monté de toutes pièces par leurs soins.
Depuis trois mois, les comédiens participent au dispositif « Théâtre en action » de la compagnie Passerelles théâtre, basée à Argentan, dont l’objectif est de proposer une découverte de cet art aux personnes éloignées de l’emploi, bénéficiaires du RSA, jeunes ou habitants de quartiers prioritaires.
Dans la pénombre de la salle, un homme barbu au déguisement rouge et blanc fait son apparition. Sa canne traduit son vieil âge et les paillettes accrochées dessus trahissent sa folie. « Je ne vais pas vous casser les genoux ce soir Père Noël ! », lance une protagoniste de la saynète La ligue des bienveilleurs extraordinaires. Chacun y va de sa strophe et le stress fait ressurgir quelques silences. « Antisocial… », chuchote-t-on à celui qu’on surnomme Ben.
« Détends-toi et amuse-toi »
« Ça va ? », demande Samuel Desfontaines, comédien et metteur en scène, intervenant principal du dispositif. « Non ! » répondent-ils en chœur. « C’est normal, c’est la première répétition de la journée. » Il est 15 h, le public arrive dans quatre heures. Cela laisse du temps pour répéter. « Vous connaissez le texte, et si vous l’oubliez, enchaînez, enchaînez, enchaînez. »
Lire aussi : « Une façon de me lancer un défi » : éloignés de l’emploi, ils (re) découvrent le théâtre à Flers
Autre couac : l’enchaînement des quatre saynètes : « II faut que tous les accessoires soient disponibles en un clin d’œil. » Samuel Desfontaines revoit alors avec l’équipe comment mieux les placer, les saisir. Le coach est aussi là pour les rassurer, les encourager. « Là j’envoie la musique, tu prends ta respiration et tu y vas. Détends-toi et amuse-toi », lance-t-il à Gwendoline qui s’apprête à faire un solo sur la chanson Je veux de Zaz. « Elle la chante bien en plus », enchérit Graziela Boutrois, l’une des comédiennes.
« Je suis un peu stressée, j’ai peur d’avoir un blanc, confie Pascaline Lehec, 36 ans, à quelques heures de la représentation. Mais ça va, on ne voit pas trop le public avec la lumière, ça aide. » Jeudi 19 décembre 2024, dans la salle Madeleine-Louaintier de Flers (Orne), six coéquipiers éloignés de l’emploi s’apprêtaient à jouer Lait de poule, gloubi-boulga et Sex pistols, un spectacle de trente minutes monté de toutes pièces par leurs soins.
Depuis trois mois, les comédiens participent au dispositif « Théâtre en action » de la compagnie Passerelles théâtre, basée à Argentan, dont l’objectif est de proposer une découverte de cet art aux personnes éloignées de l’emploi, bénéficiaires du RSA, jeunes ou habitants de quartiers prioritaires.
Dans la pénombre de la salle, un homme barbu au déguisement rouge et blanc fait son apparition. Sa canne traduit son vieil âge et les paillettes accrochées dessus trahissent sa folie. « Je ne vais pas vous casser les genoux ce soir Père Noël ! », lance une protagoniste de la saynète La ligue des bienveilleurs extraordinaires. Chacun y va de sa strophe et le stress fait ressurgir quelques silences. « Antisocial… », chuchote-t-on à celui qu’on surnomme Ben.
« Détends-toi et amuse-toi »
« Ça va ? », demande Samuel Desfontaines, comédien et metteur en scène, intervenant principal du dispositif. « Non ! » répondent-ils en chœur. « C’est normal, c’est la première répétition de la journée. » Il est 15 h, le public arrive dans quatre heures. Cela laisse du temps pour répéter. « Vous connaissez le texte, et si vous l’oubliez, enchaînez, enchaînez, enchaînez. »
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Autre couac : l’enchaînement des quatre saynètes : « II faut que tous les accessoires soient disponibles en un clin d’œil. » Samuel Desfontaines revoit alors avec l’équipe comment mieux les placer, les saisir. Le coach est aussi là pour les rassurer, les encourager. « Là j’envoie la musique, tu prends ta respiration et tu y vas. Détends-toi et amuse-toi », lance-t-il à Gwendoline qui s’apprête à faire un solo sur la chanson Je veux de Zaz. « Elle la chante bien en plus », enchérit Graziela Boutrois, l’une des comédiennes.
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« C’est valorisant pour nous »
Entre deux répétitions, chacun fait un peu le point sur les trois mois d’aventure. Et les retours positifs sont nombreux. « Ça peut montrer que ce n’est pas si mal de sortir de chez soi pendant trois mois une fois par semaine, de rencontrer d’autres personnes, assure le coach. Dans un autre groupe, à Vire, j’ai une personne qui va reprendre des études. Ça permet surtout de prendre confiance de se dire je suis capable, peut-être de retrouver du taff ou même simplement aller faire les courses seuls. »
À l’image de ses propos, Graziella Boutrois témoigne : « J’ai participé au dispositif l’année dernière. J’ai retrouvé confiance en moi, après, j’ai fait pas mal de choses à Flers, j’ai intégré la sécurité sociale de l’alimentation, j’ai participé au défi zéro déchet du Sirtom, j’ai été bénévole aux Restos du cœur. Ça m’a aussi permis de retrouver un petit boulot, un remplacement. » De son côté, celui qu’on surnomme Ben a vu son âme d’artiste grandir : « Ça me donne envie de faire des petits films tournés à la dérision. »
Graziella Boutrois reprend et l’assure : « C’est valorisant pour nous, et puis on a une bonne cohésion. » Elle aimerait continuer le théâtre mais « ça coûte un bras à l’année, c’est compliqué ». Les questions engendrent la discussion. « Tu peux obtenir des aides », affirme le coach. Franck Pichard, 54 ans, l’un des six coéquipiers pratique, lui, le théâtre depuis des années à la maison d’activité Émile-Halbout. Une porte ouverte pour les comédiens en herbe ?
Ouest France , Marie PINABEL. Publié le 24/12/2024